Dana Gricgorcea: "Je ne m’y connais pas vraiment en cadeaux spécifiques à mon pays, à part les fromages – j’apporte de la « brânza de burduf » ou de la « telemea » en Suisse et j’emmène du Gruyère surchoix en Roumanie - et des desserts..."
#carteblanche Florin Bican, Cadres de mémoire
Florin Bican: "Je thésaurise en revanche des scènes et des faits, des sons et des images, des états et des moments, des lieux et des gens ..."
#carteblanche Olimpia Bogdan-Verger, Cadres de mémoire
Olimpia Bogdan-Verger: "Étrange, inimaginable à l’époque : « génération baskets, génération jeans », disait un poème-slogan. Oui, je faisais partie de cette même génération, mais sans jean et sans baskets..."
#carteblanche Dinu Flămând, Cadres de mémoire
Dinu Flămând: "À l’aéroport on l’a déshabillé complètement, on lui a confisqué tous ses rouleaux de pellicule, tous ses autres documents, y compris mon diplôme, ainsi qu’un de mes journaux intimes… »
#carteblanche Rodica Binder, Cadres de mémoire
Rodica Binder: "Pointilleux, insolents, vénaux, ils ont achevé l’état des lieux avec cruauté et provocation : ils ont cloué des planches sur la porte d’entrée. C’était comme si le couvercle d’un cercueil tombait sur tout ce que nous avions vécu ..."
#carteblanche Norman Manea, Cadres de mémoire
Norman Manea: "Dans la cellule monacale du disparu, j’ai trouvé sur la table la longue boite rouge, sur laquelle était noté d’une écriture tremblante, presque illisible, « À mon fils ». Une missive brève et sénile qu’il ne m’avait pas signalée dans sa lettre d’adieu...."
#carteblanche Angela Bratsou, Cadres de mémoire
Angela Bratsou: "J’ai toujours les documents de circulation et de douane de notre voiture qui nous a emmenés de manière définitive de l’autre côté du pont de Giurgiu..."
#carteblanche Cătălin Dorian Florescu, Cadres de mémoire
" Dracula était un type aux dents pointues, qui remplissait d’effroi les femmes bien en chair de l’époque victorienne. Il a quitté la Transylvanie quand il a commencé à s’y ennuyer un peu trop. Dracula a été le premier émigrant de mon pays..."
#carteblanche Andrei Mihăilescu, Cadres de mémoire
Andrei Mihailescu: "En faisant mes bagages, j’avais mis dans ma valise 5 ou 6 livres, mais mes parents m’ont averti qu’en cas de contrôle des bagages, cette pile de livres aurait éveillé des soupçons, car nous partions officiellement pour deux semaines..."
#carteblanche Cristina Ion, Cadres de mémoire
Je n’ai jamais émigré. Voilà vingt ans que je vis en France, et pour autant je n’ai jamais quitté la Roumanie avec l’idée de ne plus revenir. Je n’ai pas déménagé, je n’ai pas changé d’adresse, je n’ai pas fermé la porte à clé derrière moi. Pourtant, progressivement, sans que ce soit un acte conscient, de rupture, l’émigration s’est insinuée en moi. En aucune circonstance, je n’ai été obligée de me défendre, de me justifier ou de me cacher. Le réflexe de l’étranger confronté à l’exclusion et aux préjugés du pays d’accueil m’est inconnu.