#carteblanche Rodica Binder, Cadres de mémoire

Rodica Binder: "Pointilleux, insolents, vénaux, ils ont achevé l’état des lieux avec cruauté et provocation : ils ont cloué des planches sur la porte d’entrée. C’était comme si le couvercle d’un cercueil tombait sur tout ce que nous avions vécu ..."

#carteblanche Norman Manea, Cadres de mémoire

Norman Manea: "Dans la cellule monacale du disparu, j’ai trouvé sur la table la longue boite rouge, sur laquelle était noté d’une écriture tremblante, presque illisible, « À mon fils ». Une missive brève et sénile qu’il ne m’avait pas signalée dans sa lettre d’adieu...."

#carteblanche Cristina Ion, Cadres de mémoire

Je n’ai jamais émigré. Voilà vingt ans que je vis en France, et pour autant je n’ai jamais quitté la Roumanie avec l’idée de ne plus revenir. Je n’ai pas déménagé, je n’ai pas changé d’adresse, je n’ai pas fermé la porte à clé derrière moi. Pourtant, progressivement, sans que ce soit un acte conscient, de rupture, l’émigration s’est insinuée en moi. En aucune circonstance, je n’ai été obligée de me défendre, de me justifier ou de me cacher. Le réflexe de l’étranger confronté à l’exclusion et aux préjugés du pays d’accueil m’est inconnu.

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